10 bonnes raisons de refuser la négociation annoncée d’un plan de départs à l’automne

Publié le 24 Juin 2015

  1. La définition d’organisations cibles dans le cadre de la négociation court-circuiterait la concertation prévue sur l’évolution des modes de production, ainsi que les réflexions non encore abouties sur le Réseau Bleu et les formations musicales. Cette période de concertation indispensable est prévue à l’issue de la médiation.
  2. Les services seraient totalement désorganisés par un plan d’envergure (de l’ordre de 380 emplois, 7,5% du personnel) qui ciblerait les plus de 60 ans (15% à 20% des effectifs dans certains services).
  3. Le départ de salariés par le biais d’un plan entrainerait la suppression des postes qu’ils occupaient. Cela serait un frein au développement de l’entreprise. Un départ classique peut donner lieu à un remplacement différé, mais ne condamne pas le poste.
  4. Le calendrier doit dégager deux autres priorités essentielles pour l’évolution de l’entreprise : l’accord collectif et l’avancement des travaux de Réhabilitation. L’année 2016 est déterminante par rapport à ces deux enjeux. Précisons que la négociation de l’accord collectif est sur la table depuis 2009 et le chantier de Réhabilitation depuis 2005.
  5. Ce plan n’est pas cohérent avec l’échéance d’un retour à l’équilibre fin 2017. Ce plan aurait pour objectif une économie de 24 millions d’euros par an mais nécessiterait une enveloppe de 30 à 40 millions d’euros. Il n’est donc pas garanti que l’économie réalisée sur la masse salariale d’ici fin 2017 soit à la hauteur de la dépense.
  6. Ce plan correspond davantage au plan d’affaire lié aux modalités de remboursement d’un emprunt de 90 millions sur 5 ou 7 ans. Cet emprunt est motivé par des besoins de financement évalués à 170 millions Euros (environ 50 millions supplémentaires seront nécessaires pour les studios moyens). Notre trésorerie est grevée par les décaissements des travaux de Réhabilitation. L’échéance et l’ampleur de ce plan sont conditionnées par la dérive financière d’une Réhabilitation payée en partie par des emplois.
  7. L’ampleur du plan annoncé ne correspond absolument pas à un gommage de l’évolution des charges de personnels permanents : + 2.7 millions budgétés pour 2015, soient maximum + 9 millions sur les exercices 2015, 2016 et 2017. La ressource publique devrait s’inscrire de nouveau à la hausse dans les budgets 2018 et 2019 et accompagnerait donc l’évolution des charges d’exploitation pour les deux derniers exercices du COM.
  8. Environ 200 redéploiements ont déjà été effectués depuis 2011 en faveur de la Direction des Nouveaux Médias, la Direction des achats, les nouvelles locales, la Direction de la Réhabilitation, la Direction du Marketing et de la stratégie… Les salariés de Radio France ont déjà assumé d’énormes efforts et c’est déjà extrêmement tendu dans certains secteurs.
  9. La Direction de la Réhabilitation et ses effectifs n’ont pas de pérennité à Radio France. Les postes de la maitrise d’ouvrage du chantier ne devraient pas être affectés au fonctionnement de Radio France.
  10. Ce plan contredit la stratégie adoptée jusqu’à présent par la direction. Il est utile de se référer au PV du CA du 18 octobre 2013 page 19 pour s’en convaincre : « Catherine Sueur : (…) Nous avons choisi d’examiner chacun des départs potentiels des salariés pour vérifier la nécessité de remplacer les personnes ou de redéployer le poste ailleurs. Nous avons choisi de nous montrer pragmatiques. Nous n’avons pas figé un grand plan assorti d’objectifs cibles par direction. Compte tenu de la sensibilité de cette question, nous avons fait ce choix d’une politique pragmatique. »

Rédigé par unsaradiofrance

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