Quel bilan tirer de la grève historique à Radio France ? Quoi de changé depuis ?
Beaucoup de points soulevés par le conflit sont toujours d’actualité : le poids du chantier de Réhabilitation de la Maison de la Radio, les déménagements incessants, les menaces de syndication des programmes de radios locales ou d’externalisation d’activités, les dégâts dus aux diminutions d’effectifs (surcharge de travail, désorganisation de services), une politique de ressources propres dans la logique du désengagement de l’Etat (annonceurs privés, locations de studios en concurrence avec la production), une baisse de l’ambition éditoriale liée aux économies sur les grilles et un recours structurel à la précarité. Le tableau reste très noir.
Certes, la direction a su entendre certaines de nos alertes et revu sa copie sur des projets funestes tels que la fermeture simultanée de l’ensemble des studios moyens, le déménagement des cellules de montage à Mangin qui aurait cassé le lien fonctionnel avec France Culture et France Musique, et surtout le plan de départs volontaires qui aurait fait partir brutalement entre 350 et 380 salariés. La mobilisation de 2015 a été impressionnante et elle continue d’imprégner les décisionnaires.
Mais l’équation proposée reste impossible : projet d’une programmation digne d’une Maison de la Culture, France Info prestataire de France Télévisions, une nouvelle locale à Lyon, tout cela en supprimant 270 emplois dans les 3 ans. Qui peut y croire ? C’est la démobilisation générale. Nous voyons détresse et souffrance dans l’ensemble des directions et des antennes. France Inter est bousculée par une nouvelle organisation RH, les moyens de France Musique sont menacés, Fip perd son âme, la dérive éditoriale de Mouv s’illustre par la promotion sur le site de la chaine d’un clip où l’on voit des filles dévêtues emplir des sacs de cocaïne…
Nous réclamons :