Traiter les situations de harcèlement à Radio France
Publié le 20 Décembre 2017
Après des années où nous avons été confrontés à la politique de l’autruche ou l’omerta, Radio France est aujourd’hui face à son obligation de mettre un terme aux agissements des harceleurs.
L’Unsa préconise de travailler sur trois axes : un plan de détection, un processus disciplinaire cadré et la mise en place d’un suivi préventif de la récidive au-delà de la sanction.
Plan de détection des situations de harcèlement
La mise en place d’une veille sur les accusations publiées sur les réseaux sociaux aurait pour but leur traitement exhaustif. Une enquête systématique doit permettre de distinguer les harceleurs potentiels des éventuels propos calomnieux. Une attention doit être portée à l’ensemble des victimes, CDI ou précaires, ainsi qu’à celles et ceux qui ne font pas partie de l’entreprise lorsque le responsable des faits incriminés en fait partie. Lorsque la personne mise en cause est à un niveau hiérarchique élevé, un dispositif particulier est souhaitable : le président de Radio France y engagerait sa responsabilité.
Procédures disciplinaires
Aujourd’hui, seules les situations où le licenciement est envisagé entrainent la tenue de la commission de discipline. Dans ce cas, le dossier est réellement instruit. Si ce n’est pas le cas, la saisie du dispositif d’écoute a pu entrainer une sanction, sans que les représentants du personnel n’aient été associés au processus.
Hors dans les situations de harcèlement, tout dossier devrait être instruit de la même façon. Nous souhaitons une association systématique des délégués du personnel au processus de sanction.
Suivi préventif de la récidive
Dans tous les cas, le harceleur doit être écarté de sa victime. Nous ne pouvons plus tolérer qu’une victime ne parvienne pas à faire le deuil d’une agression par le maintien de la relation professionnelle avec son auteur. Il est proprement scandaleux que la seule réponse de la DRH soit de lui proposer de postuler sur l’un des postes mis en consultation !
Mais le déplacement de l’auteur des faits ne suffit pas. Il s’agit de prévenir la récidive par la mise en place d’un cadre : organisation d’un échange hebdomadaire dans le service ou la direction d’arrivée et obligation de soins.