Publié le 27 Janvier 2016

Jamais les personnels n’avaient ressenti un tel abandon, un tel désarroi. Le 21 janvier, c’est devant des salariés clairsemés au studio 104 que le président Gallet a lu son discours qu’il qualifiait lui-même d’exercice formel. Deux projets étaient mis en avant pour 2016, deux chantiers (sans issue ?) qui n’emportent pas l’adhésion du personnel et ne correspondent pas aux missions fondamentales de Radio France.

La perspective d’alimenter la nouvelle chaine de France Télévisions et la conversion de la Maison de la Radio en Maison de la culture affichent des intentions en contradiction avec l’essence même de la radio publique telle que définie dans l’article 44 de la loi de 1986 :

Radio France est chargée de concevoir et de programmer des émissions de radio à caractère national et local, destinées à être diffusées sur tout ou partie du territoire. Elle favorise l'expression régionale sur ses antennes décentralisées sur l'ensemble du territoire. Elle valorise le patrimoine et la création artistique, notamment grâce aux formations musicales dont elle assure la gestion et le développement.

Le 19 février, M. Gallet reviendra au 104 pour évoquer les futurs usages des studios moyens. L’Unsa avertit la direction : les turpitudes du chantier de Réhabilitation ne peuvent avoir raison de la production radiophonique. Pour exemple, la dernière hypothèse qui vise à déplacer à Mangin la DPP, fraîchement installée au 10ème étage en cohérence fonctionnelle avec les chaînes, est une aberration totale. Ce que nous avons rejeté des conclusions du cabinet d’audit Bearing point, nous le combattons avec la dernière énergie lorsqu’on veut nous l’imposer par les contingences du bâtiment. Il est aujourd’hui inconcevable de disperser les locaux techniques, studios et cellules. Il est impensable de démunir les antennes de leurs moyens de production. Les décisions d’aujourd’hui mettent en cause notre capacité à produire les programmes qui nous distinguent des radios privées. La délocalisation de près de la moitié des cellules à Mangin et la fermeture simultanée de l’ensemble des studios moyens en 2017 pour 3 ou 4 ans, le détournement de studios double hauteur pour faire de la TV, c’est condamner notre capacité à alimenter France Musique, France Culture ou France Inter en programmes élaborés.

Radio France n’a pas vocation à fournir des informations à France Télévisions avec une agence de dépêches à France Info, à louer des salles aux congressistes susceptibles de renflouer les caisses.

Radio France, c’est des antennes de radio et des formations musicales. La Réhabilitation et l’étranglement budgétaire constituent des enjeux si complexes, qu’il est urgent de se recentrer sur les fondamentaux inscrits dans la loi. Nous en sommes à un point où les personnels se demandent si l’entreprise est pilotée.

Assez d’inconséquence !

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Rédigé par unsaradiofrance

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Publié le 13 Janvier 2016

A l’aube de ses 30 ans, France Info, chaine d’information en continu, prend le chemin d’être mise sous la tutelle de FTV (France Télévisions). Malgré l’affichage de la direction sur le rôle moteur de France Info, la consultation d’un compte-rendu de deux réunions de la Commission économique du CCE de FTV nous enseigne que le final cut et le pilotage seront chez Delphine Ernotte. La contribution de France Info se limitera à un rôle de partenaire prestataire avec deux RDV quotidiens (a priori un invité politique et un talk sport) et un rappel des titres (environ 1 mn) 4 à 5 fois dans l’heure. Rien n’est dit sur la cohérence entre les titres de France Info et les JT produits par FTV, couacs éditoriaux en vue alors même que la direction de France Info met en place son agence interne pour mettre de la cohérence sur son antenne.


La présidente de FTV s’est prononcée publiquement pour le broadcast, c’est-à-dire la diffusion sur la TNT de la chaine. Or, après le passage de LCI sur la TNT, le paysage télévisuel comptera 4 chaines d’information en continu. L’existence d’une chaine publique est très encouragée par l’Etat dans la perspective de la campagne électorale pour la présidentielle.


Problème : avant de l’accorder, le CSA a plusieurs fois refusé la fréquence TNT à LCI au motif que l’offre d’information en continu était déjà complète avec BFM et Itélé. L’équipe projet de la nouvelle chaine publique affiche donc l’intention de rompre avec les modèles existants, s’appuyant par ailleurs sur la remise en cause du modèle des chaines d’information avec l’évolution des usages liée aux réseaux sociaux et aux smartphones. Il est par exemple fait référence à AJ+ (Al Jazeera) qui produit des contenus video, du texte et des infographies sans son pour visionnage dans les transports en commun. Drôle de perspective d’associer Radio France à une telle perspective !


Le projet qui doit être réalisé dans l’urgence tergiverse entre la modernité des
nouveaux modes de diffusion et la puissance du broadca
st.


Le broadcast implique la construction à Radio France d’un studio TV dédié, dont on ne connait même pas aujourd’hui la localisation par rapport à la rédaction de France Info, et les conséquences sur la production radiophonique dans une période de pénurie de studios du fait de la Réhabilitation.
La question primordiale des moyens humains affectés à la chaine s’ajoute aux 270 emplois supprimés d’ici 2018. Combien d’emplois supplémentaires seront sacrifiés dans les services de Radio France pour abonder les équipes dédiées à ce projet ? Quels moyens de reportage conservera France Info ?
Enfin, quelle enveloppe budgétaire sera finalement affectée à cette chaine alors que
Radio France est entrée dans un plan d’économies sans précédent ?

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Rédigé par unsaradiofrance

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Publié le 7 Janvier 2016

Plusieurs causes, même effet : le travail peut altérer la santé. Cela se traduit parfois par un burn-out (épuisement professionnel), parfois par un état dépressif dont il faut beaucoup de temps pour se relever, avec souvent pour incidence une dépendance aux psychotropes ou l’engrenage d’addictions comme l’alcool ou autres. Presque toujours arrive la sensation d’une boule au ventre en allant au boulot.

Harcèlement moral ou sexuel, autoritarisme, injonctions paradoxales, management défaillant, discrimination, déclassement, mise à l’écart des décisions, infantilisation, placardisation, perte de sens, absence de visibilité sur les réorganisations à venir, open space, surcharge de travail, pression de l’urgence, accident du travail, renouvellement d’air insuffisant, nuisances sonores, horaires atypiques, précarité, plusieurs facteurs se cumulent.

Des secteurs de Radio France identifiés

Alors que le personnel de la Direction de l’Etablissement panse les plaies d’une période de management brutal, il existe aujourd’hui des points sensibles qui perdurent : Mouv, France Bleu 107.1, Communication de France Info, Prévisions d’actualité, Direction des Moyens techniques, région Grand Centre…

Ne pas tomber dans l’isolement

Une situation d’isolement ne fait qu’aggraver le mal-être, l’hyperstress. Il est primordial d’alerter son médecin traitant, la médecine du travail et un représentant du personnel. Les salariés victimes ont trop souvent tendance à culpabiliser. Nous recueillons malheureusement beaucoup de témoignages qui attestent de telles situations de souffrance.

Nous alertons solennellement la DRH sur la nécessité de faire cesser des pratiques de management : intimidations, brimades en réunion, propos déplacés, manque de considération et irrespect pour les collaborateurs… Le budget de formations management est conséquent, mais la prise en charge de certains managers dans le cadre d’une action de formation n’est d’aucune efficacité. A un moment donné, il faut savoir tirer des conséquences radicales à partir de comportements notoirement nuisibles pour la santé des salariés et contre-productifs pour les directions concernées et donc pour l’entreprise.

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Rédigé par unsaradiofrance

Publié dans #Conditions de travail

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