La Maison du bricolage
Publié le 7 Janvier 2013
Une fois n’est pas coutume, prenons exemple sur la vie domestique. A-t’on déjà vu un particulier faire réaliser des travaux par un artisan sans s’assurer de la qualité de leur exécution ? Lui serait-il acceptable de voir les joints apparents des plaques de plâtre ? Des poignées de porte qui restent dans la main ? Les fils électriques à changer au bout de quelques mois ? Des problèmes d’étanchéité ? Des boiseries bas de gamme, sources de pollution de l’air ambiant ? Un mauvais raccordement de l’évacuation du syphon qui provoque une diffusion d’odeurs nauséabondes ?
Personne ne pourrait imaginer autant de déconvenues. A Radio France, nous subissons les méfaits d’un chantier où l’on a rogné sur le coût des matériaux et sur la qualité de l’exécution. Les options prises auront pourtant des conséquences financières importantes sur les charges d’exploitation du bâtiment. Finissons-en avec les vues à court terme !
On pourrait méditer sur la lettre qu’adressait Vauban, commissaire aux fortifications, à Louvois, ministre de Louis XIV, le 17 juillet 1685 et particulièrement sur ce passage :
« […] ces rabais et bons marchés sont imaginaires, d’autant qu’il est d’un entrepreneur qui perd comme d’un homme qui se noie, qui se prend à tout ce qu’il peut, or, se prendre à tout ce qu’on peut en matière d’entrepreneur, c’est […] mal payer les ouvriers qu’il emploie, friponner tous ceux qu’il peut, n’avoir que les plus mauvais parce qu’ils se donnent à meilleur marché que les autres, n’employer que les plus méchants matériaux, chicaner sur toutes choses… »
En 2012, ces vérités-là sont aggravées par le recours systématique des entreprises de BTP à des prestataires, qui à leur tour utilisent les services d’agences d’interim. Pour une bien piètre réalisation, quelques intermédiaires se sont servis au passage.
Avant de lancer les appels d’offre des phases 3 et 4, serait-il possible de tirer les leçons des années passées ? Il est encore temps de procéder à des modifications du programme initial, et de renoncer par exemple à la destruction aberrante des studios 131 à 135. Il est davantage nécessaire d’investir dans des matériaux de premier choix et une exécution de qualité dans l’intérêt d’un bâtiment durable.
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