Malaise à la Direction financière
Publié le 2 Avril 2012
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Clothilde[1] arrive au pied de la tour centrale de la Maison de la Radio. Elle cogite comme elle l’a déjà fait dans le RER, alors que le trajet s’est allongé depuis qu’elle a dû déménager un peu plus loin en banlieue. En fait, pendant la nuit, elle avait déjà pas mal retourné ses idées. Que se passe-t-il ? Elle essaie d’y voir un peu clair. Dans le couloir du 2eme étage de la petite couronne, John[2], l’un des prestataires pour une mission de quelques semaines, la salue furtivement. Elle pénètre dans son open space, manque de se cogner à l’angle du bureau de son collègue avant de gagner le sien. Le passage n’est pas très large et si elle se dispensait de regarder vers l’extérieur, ça lui éviterait une sensation de vertige lorsque ses yeux s’attardent sur les vitres sérigraphiées. Mais c’est plus fort qu’elle. Et tous les matins, elle se fait la réflexion : ces vitres situées sous l’oriel du self ne laisse pas passer beaucoup de lumière naturelle, et si seulement on avait une fenêtre à ouvrir...
Sa journée s’écoule et elle ne sent plus l’envie et l’enthousiasme que tout le monde lui connaissait pour faire son travail. Les heures passant, ses yeux s’irritent, elle a la bouche pateuse. Elle se sent fatiguée. Cette fatigue n’en finit plus. Elle sait que John et ses collègues sont encore moins bien lotis, puisqu’ils travaillent dans une pièce qui était prévue pour être une salle de réunion, un bureau aveugle. Oui mais eux auront peut-être la libération de leur fin de mission avec l’espoir de trouver un espace de travail plus accueillant. Clothilde se dit qu’elle et ses collègues vont occuper encore quelques années les bureaux dont personne ne voulait. Le comble c’est la perspective de subir les nuisances sonores liées au chantier de l’auditorium. Les chiffres sur l’écran restent imperturbables et semblent de plus en plus résister. La concentration se fait difficile.
Combien de temps encore Clothilde et le personnel de la Direction financière vont-ils pouvoir tenir le coup ?
[1] Personnage inventé dans lequel la plupart des salarié-e-s de la Direction financière se reconnaîtront.
[2] Personnage inventé dans lequel des salarié-e-s prestataires de Radio France se reconnaîtront.
Voir aussi :
Formaldéhyde : salariés en danger ?
Jean-Luc Hees : bonne santé, bonheur et bien-être au travail